• Histoire des fées

    Mythologie romaine et grecque

    Le nom fée vient du mot latin fata qui se disait originairement pour les Parque. Les Parques étaient représentées, sur les Forum romains, par trois statues que l’on appelait couramment les "Trois Fées" (les tria Fata : les trois "Destinées", fatum signifiant destin). Pour les Romains, les Parques se chargent en effet du destin.

    Représentées comme des fileuses, Nona fabrique le fil de la vie, Decima le déroule, et c’est Morta qui coupe le fil... décidant ainsi de la durée des hommes. Les Grecs les appelaient les Moires, respectivement Clotho, Lachesis et Atropos.

    Décidant de la vie et de la mort des hommes, elles sont le symbole du changement, du rythme de la vie, de la fatalité, du destin. Elles sont la représentation d’une loi centrale et impossible à transgresser : la vie et la mort, empèchant même les dieux d’intervenir quand si l’heure est venue.

    Les Parques seraient selon les sources les filles de Jupiter et Thémis, étant les soeurs des Heures, ou encore nées du commencement des temps (donc plutôt des démons).

    On les retrouve au IVème siècle dans Ausone et au VIème siècle dans Procope.

    Au moyen-âge

    Les fées du moyen-âge appartiennent à un genre de divinités secondaires paîennes qui ont survécu au paganisme et que le peuple mélées aux croyances du christianisme. On y rencontre à la fois des survivances de la mythologie latine, celtique et germanique. Des mythes des trois Parques, elles ont gardé l’influence qu’elles avaient sur la destinée de l’homme et les dons bons ou mauvais qu’elles lui imposaient dés le berceau. Aux matres ou matronae, divinités qui apparaissent si souvent dans les inscriptions gallo-romaines, elles doivent le caractère, généralement bienveillant pour les hommes, qu’elles ont au moins chez les populations qui ont été longtemps en contact avec les Romains. Elles devinrent dures et méchantes lorsqu’elles s’allièrent aux n’ornes, ces lugubres parentes des Parques, chez les peuples germaniques et scandinaves, qui importèrent tout un panthéon de nains : trolls, gnomes, kobolds et aussi d’elfes, nixes, ondines, pixies, etc.

    Les gaulois eurent les saynettes qui habitaient l’île de Sayne, sur la côte des Osismiens, auxquelles on attribuait le pouvoir d’exciter les tempètes et de guérir les maladies ; on les connut en Ecosse et en Irlande sous le nom de fairies, de water-elven ou de daonie-see ; en Angleterre, on les appelera Klabbers ou tylwith teg ; en Allemagne, alfen, kobold ou stille-volk ; les Arabes et les Persans avaient des fées nommées féris, dives et djinors. En Flandre, on connut les withe-wroukin (dames blanches), fées malfaisantes qui épiaient les voyageurs pour les entraîner dans leurs demeures souterraines ; en Danemark, les fées sont les nokka, musiciennes nocturnes des forêts et des eaux ; en Russie, les duegar. Il faut remarquer que ces produits de l’imagination humaine sont malins et méchants dans tous les pays la nature est avare de ses dons : pays froid, de montagnes, de nuages, comme la Scandinavie, l’Irlande, l’Ecosse ; au contraire, ils sont doux et bienfaisants dans les pays mééridionaux, où la nature est riante et la vie relativement facile.

    Les littérateurs prolongèrent le rêgne des fées en les introduisant dans leurs récits. Au moyen âge, dans les romans d’Arthur et de la Table ronde, de Charlemagne et de ses paladins, d’Ogier le Danois, Viviane, Morgane, Mélusine, sont appréciées des poètes. Quelques grandes familles adoptèrent certaines d’entre elles comme protectrices. En se rapprochant des hommes, elles en ont pris les passions, et il n’était pas rare qu’elles s’éprissent d’un beau chevalier, voire d’un simple manant. La renaissance n’eut garde de les mettre en oubli ; elles revivent dans le Roland amoureux, de Boiardo, dans le Roland furieux, de l’Arioste, dans la Reine des fées, de Spencer, dans le Songe d’une nuit d’été, de Shakespeare, dans la Jérusalem délivrée, de Tasse, etc. En France, les fées n’ont jamais été délaissées ; elles apparaissent, jusqu’au grand siècle, pimpantes, piquantes, réalisant des prodiges d’un coup de leur baguette magique, parées à la française dans les Contes de Perrault.

    Après la renaissance

    En musique, le mot fée a servi de titre à de nombreux opéras ou opérettes. Parmi les meilleurs oeuvres, nous citerons la Fée Urgèle, opéra-comique en quatre actes, paroles deFavart, musique de D’uni, représentée à la Comédie-Italienne, le 4 décembre 1765 ; la Fée aux roses, opéra-comique en trois actes, paroles de Scribe et de saint-Georges, musique d’Halévy, représenté à l’Opéra-Comique le 1er octobre 1849 ; la fée Carabosse, opéra-comique en trois actes, paroles de Cogniard, musique de V. Massé, représentéé au Théâtre-Lyrique, le 28 février 1859 ; les Fées, opéra, paroles et musique de Richard Wagner, représenté après la mort de l’auteur, le 29 juin 1888, sur Théâtre Royal de Munich ; la fée aux chèvres, opérette féerique en trois actes et quatre tableaux, paroles de Paul Ferrier et Albert Vanloo, musique de Louis Varney, représenté à la Gaîté, le 18 décembre 1890.

    En psychologie, les contes de fées sont les archétypes de notre inconscient collectif. Les mythes appris dès la prime enfance nous hante durant l’âge adulte avec quelquefois des résultats surprenants. Il y a en chacun de nous un personnage de conte de fées. Le connaître aide à rendre le quotidien bien moins banal.


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