• Dans la Bible, le Léviathan est un monstre marin qu’il vaut mieux éviter de contrarier. Cette créature est souvent évoquée dans le Livre de Job, dans les Psaumes ou dans l’Apocalypse. Le nom de Léviathan vient de la mythologie phénicienne qui en fait le monstre du chaos primitif. Réveiller un Léviathan revient à détruire l’ordre existant.

    Plusieurs noms pour le Léviathan

    Le Léviathan est un immense serpent de mer, capable d’engloutir le Soleil. Les esprits malfaisants qui réveillent la créature profitent de cette obscurité pour jeter leurs sorts.

    Dans le Livre de Job, il est également appelé le serpent fuyard. Une description en est donnée dans les chapitres 40 et 41 :

    «  Sa vue seule suffit à terrasser.
    Il devient féroce quand on l’éveille,
    Nul ne peut lui résister en face »

    (Job, 42, 1-2)

    Cetus est un autre monstre marin connu depuis l’Antiquité. Il est étroitement apparenté au Léviathan de la Bible.
    Ce monstre a la tête d’un chien ou d’un dragon, le corps d’une baleine ou d’un dauphin. Il possède d’immenses nageoires.
    Les astronomes hébreux et arabes l’assimilaient à une constellation du ciel austral, ressemblant à une baleine.
    Dans la Bible, Cetus est la fameuse baleine qui dévore Jonas.

    On retrouve Cetus dans la mythologie grecque. Poséidon, dieu de la mer, envoie le monstre détruire un royaume phénicien.

    Le célèbre Kraken de la mythologie nordique symbolise également le Léviathan. Pieuvre géante aux tentacules colossaux, le Kraken peut aspirer n’importe quel navire dans les abysses.
    Le poème « Le Kraken » d’Alfred Lord Tennyson (1830) rapproche le Kraken du Léviathan. Ce dernier doit remonter des abysses et combattre Béhémoth alors que la fin du monde approche.

    Symbolisme

    A travers le Léviathan plusieurs symboles apparaissent. L’homme doit bien se garder de vouloir bousculer l’ordre établi par Dieu.
    S’il provoque la colère de son créateur, un immense chaos s’abattra sur le monde.

    Seul Dieu peut contrôler la Mer et ses Monstres. L’élément liquide symbolise alors notre inconscient rempli de forces destructrices qui se concrétisent avec des monstres imaginaires.

    Cette puissance instinctive, seul Dieu peut la dominer.

    Le Léviathan symbolise également l’homme qui a la prétention de rivaliser avec Dieu. Celui qui croit qu’il peut soumettre par la force aussi bien les corps que les consciences.
    C’est la tyrannie, l’arbitraire mais également une conception purement matérialiste.

    Dans notre société moderne, le Léviathan est ce monstre obscur qui prétend nous protéger en sacrifiant nos libertés et en nous imposant la passivité face au pouvoir.


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  • Baphomet est le nom donné par certains occultistes du XIXe siècle à l'idole mystérieuse que les chevaliers de l'Ordre du Temple furent accusés de vénérer

    Contexte historique

    C'est en reprochant ce culte aux Templiers que l'Église et les pouvoirs séculiers, voyant débarquer ces 30 000 hommes de guerre expérimentés de retour des croisades sur les terres de l'Occident chrétien, justifièrent la mise au ban de l'Ordre.

    Il faut bien entendu se méfier des rumeurs qui furent véhiculées par les ecclésiastiques de l'époque, qui ne visaient qu'à associer cette religion ésotérique prétendue à des activités diaboliques pour mieux obtenir un rejet unanime. Ils accusèrent les Templiers d'hérésie et d'idolâtrie lorsque ces derniers leur décrivirent les rites d'initiation de l'Ordre, au cours desquels l'on devait s'incliner devant cette idole.

    Dans le même ordre d'idée d'allusion à la symbolique du ternaire, une clé de voûte représentant trois faces humaine à la bouche ouverte fut découverte dans une salle de la forteresse de Tomar. Seuls, des experts ont pu avoir accès à la partie du château qui la contient. Cette salle est interdite au public. (source documentaire Arte)

    À Paris dans le IV° arrondissement, on trouve un diable sur le tympan du porche de l'église Saint-Merri ( une tête masculine sur un corps de femme avec des cornes de démon et des ailes d'anges.il fut sculpté entre 1841 et 1843. Certains y voient l'image d'un Baphomet

    Idée d'une influence orientale

    La créature fantasmagorique fait presque immanquablement l'objet d'un engouement chez les individus et groupes qui s'intéressent aux Templiers, en particulier lorsque l'on aborde les prétendues pratiques hétérodoxes qu'ils auraient acquises au Proche-Orient, au contact des cultures déjà en place parmi les états latins d'Orient.

    Origine du nom

    Un frère occitan de Montpezat, Gaucerant, avoua avoir adoré une « image bafométique » qui, en langue d'oc, est une déformation de Mahomet, comme le prouve un poème de 1265, Ira et Dolor : « E Bafomet obra de son poder » (« Et Mahomet fait briller sa puissance »). Le terme « Baphomet » n'a jamais été prononcé par les accusateurs ni par les Templiers, mais seulement sous sa forme adjectivale « baphométique » ou « bafométique

    Le témoignage du frère Gaucerant n'en fut pas moins à l'origine d'un malentendu qui permit aux auteurs et occultistes des siècles suivants de bâtir le terme « Baphomet », donnant lieu à tous les fantasmes possibles et imaginables.

    Signification du terme

    Dès lors, plusieurs autres étymologies furent proposées : Baphe-métous, baptême de sagesse ; Bios-phos-métis, vie-lumière-sagesse ; Bapho ou Bafo, nom d'un port de Chypre dont le Temple fut très peu de temps le propriétaire ; Abufihamat, corruption de l'expression arabe "le Père de la compréhension" ; ou encore de l'arabe Ouba el-Phoumet, "Père de la bouche" ; etc.

    Hugh Schonfeld pensa qu'il s'agissait d'un mot codé. En effet, en appliquant le code Atbash (système de cryptage très ancien) au mot «Baphomet», on obtient «sophia», qui signifie sagesse en grec. Selon son interprétation, en vénérant Baphomet, les Templiers auraient voué en vérité un culte au principe de sagesse… ou aussi à la gnose.

    Postérité

    La figure de Baphomet a été reprise au XIXe siècle par certaines personnalités du mouvement de l'occultisme et de l'hermétisme.
    Le mythe de Baphomet a été repris dans un jeu vidéo sur les Templiers : Les chevaliers de Baphomet.
    Le personnage de Baphomet a été repris dans un jeu vidéo en ligne, où il est désigné comme le mal absolu : Ragnarok Online
    Le personnage de Baphomet apparaît dans le jeu-vidéo "Shin Megami Tensei: Lucifer's Call" dans lequel il fait partie des nombreux démons recrutables et jouables dans l'équipe du héros. Son design semble directement insipiré de l'illustration d'Eliphas Lévi.
    Le Baphomet apparaît également dans le jeu Darklands de Microprose.
    Le Baphomet apparaît aussi dans le jeu-vidéo online nommé Lineage : il y est considéré comme un démon. On peut y retrouver aussi Beleth qui serait un frère ou une sœur de Baphomet.
    Le Baphomet se retrouve également dans le jeu d'aventures Post Mortem édité par la société Microïds.
    Le Baphomet apparaît aussi dans le manga de Kentaro Muira Berserk, de la dark fantasy et où des sectes lui vouent un culte bestialement sexuel.
    Baphomet apparaît en tant que dieu du peuple de la nuit dans le film «Nightbreed» de Clive Barker, tiré du roman «Cabal» de ce dernier.
    Dans le film d'épouvante américain Return to House on Haunted Hill, séquelle non distribuée sur le sol français à La Maison de l'Horreur, la statuette de Baphomet est le coeur du sinistre hôpital psychiatrique à l'abandon


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  • Notre perception visuelle ou imaginaire de l'Arbre répond peut-être à celle de son mystère en nous. Parce qu'il participe entre le visible et l'invisible, que ce soit physiquement ou par abstraction, l'Arbre impose un questionnement éternel. Sa puissance ou sa fragilité sont la nôtre. Être comme un arbre, n'est-ce pas être fort et solide comme un chêne. Juste le fait de penser que l'on puisse épouser son tronc et ses feuilles, constitue autant d'invitations à épouser notre corps, notre énergie intérieure et nos pensées.

    L'Arbre représente donc notre destin soudé dans une seule vie, et pourtant divergent en mille branches. Nous ne pouvons échapper à l'Arbre pas plus qu'à nous-mêmes. Si l'Arbre est notre reflet, c'est qu'il nous ressemble dans sa diversité la plus extrême. À cet égard, la façon dont nous entretenons les arbres et les forêts ne correspond-t-elle pas à l'image que nous avons de nous-mêmes comme société? À l'image que nous offrons aussi aux étrangers qui viennent nous visiter?

    Notre attachement à l'Arbre, c'est l'attachement et le désir qui nous nouent littéralement à cette planète: comme si notre destin ou notre présence sur la Terre consistait précisément à comprendre ce qu'il y a d'étrange et d'inexprimable dans nos enracinements. C'est-à-dire être capables de vibrer sous le vent, de nous courber dans la tempête et de résister sans briser, d'entendre ou sentir la vibration entre le Ciel et la Terre et de percevoir l'énergie formidable qui monte et descend entre les racines et la cime de l'Arbre.

    L'Arbre met en relation les trois niveaux du cosmos que sont le souterrain, la surface et le milieu atmosphérique. Ses racines fouillent effectivement les profondeurs cachées du sol dans lequel elles se développent. Près de la surface, on retrouve son tronc et ses branches maîtresses et, enfin, dans les hauteurs cosmiques ou atmosphériques se balancent ses branches et ses ramures. L'Arbre réunit donc à lui seul tous les éléments, à savoir l'eau circulant dans sa sève, la terre envahie par ses racines, l'air pénétrant par ses feuilles et le feu jaillissant de son bois.

    En Chine, on considère d'ailleurs le bois comme un cinquième élément en soi.L'arbre de vie

    L'Arbre est universellement considéré comme un symbole des rapports qui s'établissent entre le ciel et la terre. En ce sens, il possède un caractère central au point de faire de l'Arbre du monde un synonyme de l'Axe du monde: un ferme soutien de l'univers, un lien entre toutes les choses et un support de la terre habitée.

    Ainsi en est-il en Chine de l'Arbre Kien-Mou dont les Dieux, les esprits et les âmes empruntent le chemin dressé au centre du monde, puisqu'il possède neuf branches et neuf racines avec lesquelles il touche aux neuf cieux, c'est-à-dire aux neuf sources de vie. C'est par lui que montent et descendent les souverains: ces médiateurs entre le Ciel et la Terre. L'Arbre central qui, du cosmos jusqu'à l'Homme, couvre tout le champ de la pensée par sa puissance et sa présence, c'est l'Arbre de vie puisqu'il est chargé de forces sacrées dû au fait qu'il est vertical et qu'il se régénère, meurt et renaît d'innombrables fois.

    La Bible mentionne que les arbres sont créés au troisième jour, c'est-à-dire avant la vie animale qui apparaît au cinquième jour et la vie humaine, au sixième jour. Il paraît que l'Arbre de vie qui se trouvait au centre du Paradis terrestre, possédait douze fruits: un chiffre symbolique qui est signe d'un renouvellement cyclique. Cet Arbre de la Connaissance ou de la Science du Bien et du Mal, était l'instrument de la chute d'Ève et d'Adam; comme l'Arbre de vie sera plus tard celui de leur rédemption par le biais de la crucifixion de Jésus.

    À propos des aïeuls du genre humain, il est intéressant de constater que c'est par l'entremise de l'Arbre qu'ils ont pris conscience de leur vulnérabilité face à Dieu, et que c'est avec les feuilles d'un arbre qu'ils cachèrent leur nudité pour la première fois. Ces organes auraient-ils donc servi de premier vêtement pour la race humaine, bien avant la fourrure et d'autres fibres végétales?

    Le parallèle entre l'Arbre de vie et l'évolution biologique fait de l'Arbre un symbole de fertilité dont on peut encore observer des témoignages de nos jours. En effet, les jeunes femmes de certaines tribus iraniennes s'ornent parfois le corps d'un arbre tatoué dont les racines partent de leurs sexes et dont les frondaisons aboutissent aux seins. Une très ancienne coutume du bassin Méditerranéen et de l'Inde, fait en sorte qu'il est possible d'apercevoir, isolés dans la campagne

     près d'une source, des arbres couverts d'une floraison de mouchoirs rouges, que des femmes stériles ont posé à leurs branches pour conjurer leur sort.

    Mais le symbolisme de l'Arbre est ambivalent en ce qui a trait au sexe. Au plan du monde phénoménal, le tronc dressé vers le ciel, symbole de force et de puissance solaire, serait le Phallus ou l'image archétypale du père. C'est particulièrement le cas des arbres au port fastigié qu'il est inutile de nommer. De son côté, l'arbre creux ou celui au feuillage dense et enveloppant dans lequel nichent les oiseaux, et qui se couvre périodiquement de fruits, évoque l'image archétypale et lunaire de la mère fertile. D'ailleurs, dans les légendes des peuples, l'abondance des arbres-pères et des arbres-mères conduit à l'arbre ancêtre dont l'image, dépouillée peu à peu de son enveloppe mythique, représente aujourd'hui l'arbre généalogique. L'Arbre est presque toujours associé à la naissance, à la généalogie ou à des cycles antérieurs de vie des individus et des communautés. C'est peut-être ce qui explique qu'on le plante aujourd'hui pour commémorer la naissance et la mort d'un être cher.

    L'Arbre de la Boddhi sous lequel, paraît-il, Bouddha atteignit l'illumination, est aussi un Arbre de vie. Une inscription sur l'un des nombreux temples d'Angkor, mentionne que ses racines sont Brahmâ, ses branches Vishnu et son tronc Shiva. Or, Brahmâ est une des principales divinités hindou. Il a été le premier dieu créé et il est le créateur de toute chose. Vishnu représente le principe même de la création du monde et Shiva, le dieu de la destruction. Nous revenons donc à la représentation de l'Arbre de vie chez l'hindou. L'association de l'Arbre de vie avec le divin se retrouve évidemment dans les traditions chrétiennes, ne serait-ce que par l'Arbre de la première ou de la nouvelle Alliance, par l'Arbre de vie de la Genèse ou par l'Arbre de la croix. Le symbole de la Croix érigée sur une montagne, au centre du monde, ramène entièrement l'image antique de l'Arbre cosmique.

    En Orient comme en Occident, l'Arbre de vie est souvent renversé. Cette conception serait attribuable au rôle du soleil et de la lumière dans la croissance des êtres, puisque le haut est source de vie et le bas l'endroit où l'Homme s'efforce de la faire pénétrer. La vie vient du ciel et pénètre dans la terre. Il est à remarquer que cette conception signifie que ses racines sont le principe même de la manifestation et ses b ranches, la manifestation qui s'épanouit.Le culte des arbres

    L'Arbre cosmique est fréquemment représenté sous la forme d'une essence particulièrement majestueuse telle le Chêne celtique, le Tilleul germanique, le Frêne scandinave, l'Olivier de l'orient, le Mélèze et le Bouleau de l'hémisphère nord... Ce sont souvent des arbres réputés pour leur longévité, leur dimension ou leur blancheur lumineuse.


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