• Le symbolisme du vent revêt plusieurs aspects. C'est, en raison de l'agitation qui le caractérise, un symbole de vanité, d'instabilité, d'inconstance. C'est une force élémentaire, qui appartient aux Titans: c'est assez dire à la fois sa violence et son aveuglement.

    D'autre part, le vent est synonyme du souffle et, en conséquence, de l'Esprit, de l'influx spirituel d'origine céleste. C'est pourquoi les Psaumes, comme le Coran, font des vents les messagers divins, l'équivalent des Anges. Le vent donne même son nom à l'Esprit-Saint. L'esprit de Dieu se mouvant sur les eaux primordiales est appelé un vent (Rouah); c'est un vent qui apporte aux Apôtres les langues de feu du Saint-Esprit. Dans la symbolique hindoue, le vent, Vâyu, est le souffle cosmique et le Verbe; il est le souverain du domaine subtil, intermédiaire entre le Ciel et la Terre, espace que remplit, selon la terminologie chinoise, un souffle, k'i. Vâyu pénètre, brise et purifie. Il est en rapport avec les directions de l'espace, qui désignent d'ailleurs, d'une façon très générale, les vents. Ainsi les quatre vents de l'Antiquité et du Moyen Age, la Tour des Vents d'Athènes qui comporte huit faces, la rose des vents à huit, douze ou trente-six pointes.

    Les quatre vents étaient mis en outre en correspondance avec les saisons, les éléments, les tempéraments, selon des tableaux sujets à quelques variations. Les huit vents de la Chine correspondaient aux huit trigrammes.

    Le vent, associé à l'eau, sert à désigner en Chine l'art de la géomancie, c'est-à-dire en principe l'étude des courants aériens, associée à celle des courants aquatiques et telluriques sur un site donné.

    D'après les traditions cosmogoniques hindoues des Lois de Manu, le vent serait né de l'esprit et aurait engendré la lumière:

    L'esprit, aiguillonné par le désir de créer... engendre l'espace. De l'évolution de cet éther est né le vent... chargé de toutes les odeurs, pur, puissant, ayant la qualité du toucher.

    Mais, à son tour, de la transformation du vent est née la lumière illuminatrice qui, resplendissante, chasse les ténèbres, ayant la qualité de la forme...

    Dans les traditions avestiques de la Perse ancienne, le vent joue le rôle de support du monde et de régulateur des équilibres cosmiques et moraux. Selon l'ordre successif de la création: la première créature de toutes étant une goutte d'eau, Ormuzd créa ensuite le feu flamboyant et lui conféra un éclat qui provient des lumières infinies, dont la forme est comme celle du feu désirable. Il produisit enfin le vent sous la forme d'un homme de quinze ans qui soutient l'eau, les plantes, le bétail, l'homme juste et toutes choses.

    Selon les traditions islamiques, le vent est chargé de contenir les eaux; sa création, air et nuage, aux ailes innombrables, lui conférerait également une fonction de support. Puis Dieu créa le vent et le muni d'ailes innombrables. Il lui ordonna de porter leau, ce quil fit. A vâs, le Trône était sur leau et leau sur le Vent.

    Ibn'Abbàs répond de même à la question :

    Sur quoi reposait leau - Sur le dos du Vent, et lorsque Dieu voulut produire les créatures, il donna au Vent pouvoir sur l'Eau, l'eau se gonfla en vagues, rejaillit en écume, envoya au-dessus d'elle des vapeurs; ces vapeurs restèrent élevées audessus de leau et Dieu les nomma Samâ (de samâ, être élever), c'est-à-dire Ciel.

    Dans les traditions bibliques, les vents sont le souffle de Dieu. Le souffle de Dieu ordonna le tohu-bohu primitif; il anima le premier homme. La brise dans les micocouliers annonce l'approche de Dieu. Les vents sont aussi des instruments de la puissance divine; ils vivifient, châtient, enseignent; ils sont des signes et, comme les anges, porteurs de messages. Ils sont une manifestation d'un divin, qui veut communiquer ses émotions, de la douceur la plus tendre aux courroux les plus tempétueux.

    Chez les Grecs, les vents étaient des divinités inquiètes et turbulentes, contenues dans les profondes cavernes des Iles Eoliennes. Outre leur roi Eole, ils distinguaient les Vents du Nord (Aquilon, Dorée); du Sud (Auster)-, du matin et de l'Est (Eurus); du soir et de l'Ouest (Zéphir). A chacun d'eux correspondait une iconographie particulière, en rapport avec les propriétés qui lui étaient attribuées.

    Le vent druidique est un aspect du pouvoir des druides sur les éléments et il s'apparente de très près, comme véhicule magique, au souffle. Lors de l'arrivée des fils de Mil, c'est-à-dire les Gaëls, en Irlande, les druides des précédents occupants, les "Tùatha Dé Dànann", repoussent leurs bateaux loin de la côte au moyen d'un vent druidique très violent. On le reconnaît à ce qu'il ne souffle pas au-dessus des voiles.

    Mais il serait excessif de faire un dieu d'une manifestation de la divinité. Jean Servier met justement en garde contre ces confusions simplistes- Souvent, comme bien des mystiques, les hommes du monde nouveau découvert par l'Occident ont eu recours à des comparaisons sensorielles pour faire comprendre la spiritualité infinie de ce Dieu suprême. Dieu est un souffle, Dieu est un vent. Les grossiers trafiquants ou les missionnaires qui espéraient gagner à eux ces grands enfants en leur proposant un paradis matériel en ont conclu que les Indiens adoraient le vent et le considéraient comme le dieu. La vérité était tout autre.

    Lorsque le vent apparaît dans les rêves, il annonce qu'un événement important se trame; un changement va surgir. Les énergies spirituelles sont symbolisées par une grande lumière et, ce que l'on sait moins, par le vent. Lorsque la tempête approche, on peut diagnostiquer un grand mouvement d'esprit ou d'esprits. D'après l'expérience religieuse, la divinité peut apparaître dans le doux murmure du vent ou dans l'orage de la tempête. Il semble que les Orientaux seuls puissent comprendre la signification de l'espace vide (où souffle le vent), qui est paradoxalement pour eux un puissant symbole d'énergie.


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  • Innombrable, organisée, laborieuse, disciplinée, infatigable, l’abeille ne serait qu’une autre fourmi, comme elle symbolise des masses soumises à l’inexorabilité du destin – Homme ou dieu- qui l’enchaîne, si de surcroît, elle n’avait des ailes, un chant, et ne sublimait en miel immortel le fragile parfum des fleurs. Ce qui suffit, à coté du temporel, à conférer une haute portée spirituelle à son symbolisme. Ouvrières de la ruche, cette maison bourdonnante que l’on compare plus naturellement à un joyeux atelier qu’à une sombre usine, les abeilles assurent la pérennité de l’espèce, mais aussi, prises individuellement en tant qu’animatrices de l’univers entre terre et ciel, elles en viennent à symboliser le principe vital, à matérialiser l’âme. C’est ce double aspect – collectif et individuel, temporel et spirituel—qui ait la richesse de leur complexe symbolique, partout où il est attesté. Commentant Proverbes 6,8 : Va voir l’abeille et apprends comme elle est laborieuse, Clément d’Alexandrie ajoute : Car l’abeille butine sur les fleurs de tout un pré pour n’en former qu’un seul miel (Stromates, I). Imitez la prudence des abeilles, recommande Théolèpte de Philadelphie, et il les cite comme un exemple, dans la vie spirituelle des communautés monastiques.

    Pour les Nosairis, hérésiarques musulmans de Syrie, Ali, lion d’Allah est le prince des abeilles, qui, selon certaines versions seraient les anges et, selon d’autres, les croyants : les vrais croyants ressemblent à des abeilles qui se choisissent les meilleures fleurs (HUAN, 62).

    Dans le langage métaphorique des derviches Bektachi, l’abeille représente le derviche, et le miel est la divine réalité (le Hak) qu’il recherche (BIRD, 255). De même dans certains textes de l’Inde, l’abeille représente l’esprit s’enivrant du pollen de la connaissance.

    Personnage de fable pour les Soudanais et les habitants de la boucle du Niger, elle est déjà symbole royal en Chaldée, bien avant que ne la glorifie le Premier Empire français. Ce symbolisme royal ou impérial est solaire, l’ancienne Egypte l’atteste, d’une part en l’associant à la foudre, d’autre part en disant que l’abeille serait née des larmes de Ré, le dieu solaire, tombées sur la terre.

    Symbole de l'âme, elle est parfois identifiée à Déméter dans la religion grecque, où elle peut figurer l’âme descendue aux enfers ; ou bien, au contraire, elle matérialise l’âme sortant du corps. On la retrouve au Cachemire et au Bengale, et dans de nombreuses traditions indiennes d’Amérique du Sud, ainsi qu’en Asie Centrale et en Sibérie. Platon, enfin, affirme que les âmes des hommes sobres se réincarnent sous forme d’abeilles.

    Figuration de l'âme et du verbe – en hébreu, le nom de l’abeille, Dbure, vient de la racine Dbr parole – il est normal que l’abeille remplisse aussi un rôle liturgique et initiatique. A Eleusis et à Ephèse, les prêtresses portent le nom d’abeilles. Virgile a célébré leurs vertus.  On les trouve figurées sur les tombeaux en tant que signes de survie post-mortuaire. Car l’abeille devient symbole de résurrection. La saison d’hiver – trois mois—durant laquelle elle semble disparaître, car elle ne sort pas de sa ruche, est rapprochée du temps – trois jours—durant lequel le corps du Christ est invisible, après sa mort, avant d’apparaître de nouveau ressuscité. L’abeille symbolise encore l’éloquence, la poésie et l’intelligence. La légende concerne Pindare et Platon (des abeilles se seraient posées sur leurs lèvres au berceau) est reprise pour Ambroise de Milan (qui provenait en réalité de Trier, en Allemagne, l’ancienne ville romaine appelée Treviri); les abeilles frôlent ses lèvres et pénètrent dans sa bouche. Le propos de Virgile selon lequel les abeilles renferment une parcelle de la divine intelligence reste vivant chez les chrétiens du Moyen-Âge. On retrouve ici la valeur symbolique du bourdonnement, véritable chant, de l’abeille. Un sacramentaire gélasien fait allusion aux qualités des abeilles qui butinent des fleurs en les frôlant sans les flétrir. Elles n’enfantent pas ; grâce au travail de leurs lèvres elles deviennent mères ; ainsi le Christ procède du Père.

    Par son miel et son dard, l’abeille est considérée comme l’emblème du Christ : d’un coté, sa douceur et sa miséricorde ; et de l’autre, l’exercice de sa justice en tant que Christ-juge. Les auteurs du Moyen-Age évoquent souvent cette figure ; pour Bernard de Clairvaux, elle symbolise l’Esprit-Saint. Les Celtes se réconfortaient avec du vin miellé et de l’hydromel. L’abeille, dont le miel servait à faire de l’hydromel ou liqueur d’immortalité, était l’objet, en Irlande, d’une étroite surveillance légale. Un texte juridique moyen-gallois dit que la noblesse des abeilles vient du paradis et c’est à cause du péché de l’homme qu’elles vinrent de là ; Dieu répandit sa grâce sur elles et c’est à cause de cela qu’on ne peut chanter la messe sans la cire. Même si ce texte est tardif et d’inspiration chrétienne, il confirme une tradition très ancienne dont le vocabulaire présente encore des traces (le gallois cwyraidd de cwyr cire signifie parfait, accompli et l’irlandais moderne céir-bheach, littéralement cire d’abeille, désigne aussi la perfection. )

    Le symbolisme de l’abeille évoque donc, chez les Celtes comme ailleurs, les notions de sagesse et d’immortalité de l’âme. (CHAB, 857 sqq, REVC, 47, 164-165).

    L’ensemble des traits empruntés à toutes les traditions culturelles dénote que, partout, l’abeille apparaît essentiellement comme douée d’une nature ignée, c’est un être de feu. Elle représente les prêtresses du Temple, les Pythonisses, les âmes pures des initiés, l’Esprit, la Parole ; elle purifie par le feu et elle nourrit par le miel ; elle brûle par son dard et illumine par son éclat. Sur le plan social, elle symbolise le maître de l’ordre et de la prospérité, roi ou empereur, non moins que l’ardeur belliqueuse et le courage. Elle s’apparente au héros civilisateur, qui établissent l’harmonie par la sagesse et par le glaive.


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  • (Padre Pio)

    Ce mot désigne les blessures apparues spontanément sur le corps d'une personne et semblables à celles des cinq plaies de Jésus crucifié.

    Les 5 plaies du Christ sur la croix se trouvent ;

    sur les mains (causé par les clous)
    sur les pieds (causé par les clous)
    sur la tête (causé par la couronne d’épines)
    sur le dos (causé par les coups de fouet)
    sur le côté (causé par la lance)

    Les plaies peuvent être seulement que dans une zone du corps, tel que les mains ou les pieds ou dans plusieurs zones du corps en même temps. Ils sont évolutifs, ils saignent par moments et peuvent disparaître. Parfois, les stigmates entraînent des saignements très importants. D'autres fois, ce sont des blessures ouvertes ou des verrues qui apparaissent. Certaines personnes n'ont aucune hémorragie mais ressentent une douleur atroce aux endroits du corps où le Christ saigna à la suite de ses blessures. Les stigmates peuvent affecter des femmes aussi bien que les hommes.

    Les sceptiques ont tenté de fournir de nombreuses explications aux stigmates. Certains ont suggéré que ces blessures étaient des supercheries; d'autres que les soi-disant miraculés se les infligeaient eux-mêmes lors d'une transe hystérique ou même par un acte délibéré par mutilation ou application de substances chimiques corrosives.

    Il y a aussi plusieurs scientifiques qui croient que la cause des stigmates seraient psychologique, c'est-à-dire qu'une personne serait tellement croyante que ces signes apparaîtraient sur son corps ( un peu comme le phénomène des grossesses nerveuses). Ce serait donc la force de conviction des religieux et leurs imaginations qui provoqueraient les stigmates.

    On estime à plus de 250 personnes le nombre total de stigmatisés depuis les origines du Christianisme. Aucune époque n’a vu disparaître le phénomène, même si le XVIIIe siècle fut un temps creux.
    Sur ces 250 fidèles, femmes et hommes, religieux ou laïcs, plus des deux tiers ont été élevés sur les autels. Mais redisons-le avec conviction : l’Église n’a jamais interprété les stigmates comme des marques tangibles de sainteté, mais plutôt comme a traduction corporelle d’une union au Christ vécue à son maximum.

    Parmi ces croyants, on note la présence de nombreuses moniales contemplatives, d’hommes laïcs, de jeunes « tertiaires » d’Ordres religieux, mais une part très minime d’ecclésiastiques : saint Padre Pio (+ 1968) est avec l’abbé Antoine Crozier (1850-1916, l’ami du bienheureux Charles de Foucauld), le premier prêtre stigmatisé de l’histoire (saint François d’Assise, diacre, ne reçut jamais l’ordination sacerdotale) !
    En d’autres termes, la stigmatisation défie la raison et transcende conditionnements sociaux et familles spirituelles. Elle ne dépend ni d’une quelconque appartenance intellectuelle ni de la moindre adhésion religieuse : elle signifie la liberté de Dieu pleinement révélée en l’humanité du Christ.



    Quelques stigmatisés célèbres

    Saint François d'Assise (1186-1226)


    Il fut le premier dans l'histoire dont on raconte la stigmatisation.
    En 1224, dans la solitude, sur le Mont Alverne en Toscane, alors qu'il médite sur la passion du Christ, il vit un séraphin – ange aux ailes lumineuses et enflammées -, qui semblait crucifié. À ce moment, les plaies du crucifié s'impriment sur ses mains, ses pieds et son côté. Il est déjà malade et presque aveugle. C'est pourtant au milieu de ces souffrances qu'il compose le Cantique au soleil (ou cantique des créatures). Il meurt le 3 octobre 1226.

    Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

    Sainte Catherine de Sienne a reçu les stigmates en 1375, quelques années avant sa mort à l’âge de 33 ans. Par humilité, elle a demandé qu’ils soient rendus invisible et sa prière a été entendue. Elle a également été incapable de manger, elle se nourrissait avec des hosties et de l’eau bénite.

    Therese Neumann (1898-1962)

    Therese Neumann est probablement la stigmatisée qui a été la plus visité de toute l’histoire de l’église. Elle a souffert de stigmates aux pieds, aux mains, à la tête, au dos et près du cœur, elle pleurait également du sang. Ses blessures saignaient périodiquement à tous les vendredi de 1926 à 1962. Les stigmates sur le coeur, les mains et les pieds sont toujours restés évidents, mais ne se sont jamais infectés. Elle a eu à plusieurs reprises la vision de la passion du Christ et pouvait la reconstituer comme s’il elle en avait été témoin. Ne pouvant plus avaler aucune nourriture, elle s’est nourri seulement de la communion pendant de grandes périodes de temps. Elle a été gardée sous surveillance par plusieurs médecins et spécialistes qui n’ont trouvé aucune explication au phénomène.

    Padre Pio (1887-1968)

    En 1918, il reçoit les stigmates de la passion du Christ, ce qui lui vaut des plaies aux pieds, aux mains et sur le côté, celles-ci saignent constamment. De nombreux médecins, croyants ou non, ont examiné ce phénomène et n'y ont trouvé aucune explication. Des foules entières vinrent le voir à San Giovanni Rotondo, en Italie. Les stigmates que portait le Padre Pio, attirèrent aussi l’attention des autorités ecclésiastiques qui lui interdirent de célébré des messes. Devant le mécontentement  des croyants ils lui permirent finalement de pratiquer dans une petite chapelle. Le Padre Pio meurt 50 ans après sa stigmatisation le 23 septembre 1968.

    Le 16 juin 2002 il a été canonisé, maintenant il est reconnu officiellement comme un saint par l’Église Catholique.

     


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  • Soixante-sept cas de guérisons miraculeuses ont été reconnus par l'Eglise catholique depuis la création en 1883 du Bureau médical de Lourdes, chargé de recevoir les déclarations de guérisons et de les authentifier. Depuis son ouverture, le Bureau médical de Lourdes a enregistré plus de 7.000 déclarations de guérisons spontanées, mais seules 67 ont vu leur caractère miraculeux reconnu au terme d'un long processus d'enquête.

    Toutes les preuves médicales doivent être réunies pour attester de la guérison définitive. Celles-ci sont présentées à un Comité médical international, composé d'une vingtaine d'experts médicaux, qui se réunit une fois l'an.

    Il existe en effet sept critères d'exclusion permettant d'établir si une guérison est inexpliquée. Si l'un de ses critères manque, alors l'hypothèse est réfutée.

    1- La maladie a un caractère de gravité, avec un pronostic défavorable.
    2- La réalité et le diagnostic de la maladie sont assurés et précis.
    3- La maladie est uniquement organique, lésionnelle.
    4- Un éventuel traitement ne doit pas avoir été à l'origine de la guérison.
    5- La guérison doit être subite, soudaine, instantanée.
    6- La reprise des fonctions doit être complète, sans convalescence.
    7- Il ne s'agit pas d'une rémission mais d'une guérison durable.

    Alors, y croyez-vous ?

    Il y a des cas de rémissions rapportés par le comité médical international de Lourdes qui sont proprement miraculeux, comme celui D'Anna Santaniello, la 67° et dernière miraculée reconnue de Lourdes à ce jour (le caractère miraculeux de sa rémission fut officiellement déclaré le 21 septembre 2005).

    Cette dame était sur son lit de mort en 1952, gravement atteinte par une maladie de Bouillaud officiellement diagnostiquée : elle était "grande cardiaque", incapable de se déplacer ou de parler, atteinte d'une cyanose de la face et d'un oedème descendant sur les jambes. Le pronostic vital était plus qu'engagé, d'ailleurs elle reçut le 27 juillet l'extrême-onction. Elle arrive à Lourdes sur une civière le 16 août 1952, et après son immersion dans l'eau "miraculeuse", elle guérit presque instantanément. Elle se remet alors sur ses pieds et participe à des processions le soir même. Plusieurs médecins s'enquièrent de son état et l'auscultent, les symptômes pathologiques ont disparu : le coeur d'Anna Santaniello bat de façon stable et normalement alors qu'il avoisinait les 120 pulsations par minute avant sa guérison, exit la cyanose et la dyspnée, seul l'oedème aux membres inférieurs n'a pas tout à fait disparu. Mais il ne restera bientôt plus aucune trace de ses ennuis de santé.

    Comme on le voit, il a fallu attendre longtemps avant qu'Anna Santaniello soit officiellement reconnue miraculée de Lourdes, malgré le caractère spectaculaire et authentifié de sa guérison. C'est que, contrairement à ce qu'on pourrait croire, les autorités catholiques ne délivrent pas facilement ce genre de "certificats". Le Vatican a compris, en effet, qu'il était important pour sa crédibilité de réguler les phénomènes miraculeux. Pour cela, il a notamment mis sur pied, dès les années 1920, une commission de médecins dont l'objectif était, après enquête, d'y voir plus clair dans la masse de ceux qui postulaient au statut de miraculé. En fait, une commission avait été mise sur pied dès juillet 1858, mais elle ne comptait que des ecclésiastiques, incompétents à évaluer scientifiquement les témoignages qui leur parvenaient. Cette commission a donc, un temps, été une simple instance d'enregistrement de cas signalés. On observe d'ailleurs que, depuis l'instauration de cette commission de médecins, le nombre de miraculés a décru sensiblement, comme le montre le graphique suivant.

    Plusieurs remarques sur ce graphique. D'abord, il permet de voir qu'un pic d'authentifications a eu lieu entre 1900 et 1920. Il faudrait faire une mention spéciale pour 1908, où vingt miracles ont été validés, ce qui constitue un record inégalé à ce jour. Un record très opportun il faut dire, car cette date correspondait au cinquantenaire des apparitions mariales à Lourdes. Ensuite, il fait apparaître que le nombre de miraculés chute vertigineusement entre 1920 et 1940, ce qui correspond à la mise en place d'une commission d'évaluation composée exclusivement de médecins. Enfin, ce graphique permet de constater que le nombre de miraculés diminue sensiblement à partir des années soixante. La encore, la rigueur accrue de la commission scientifique de Lourdes, qui devient internationale, et les progrès des connaissances médicales ne sont probablement pas étrangers au phénomène.

    Devenir un miraculé de Lourdes, aujourd'hui, ressemble un peu à un chemin de croix. Il faut d'abord en passer par un entretien avec le médecin permanent du bureau médical des sanctuaires de Lourdes, Président de l'association médicale internationale de Lourdes qui comprend plus de 10 000 professionnels de santé dans plus de 75 pays. Il lui appartient d'opérer un premier tri parmi les quelques cinquante personnes qui postulent en moyenne chaque année au titre de miraculé. Les dossiers s'accumulent d'ailleurs depuis la création des archives du bureau médical en 1883, puisque sur 7012 déclarations, l'Eglise n'a reconnu que 67 miracles, soit même pas 1%.

    Comme il l'explique lui-même, la sélection qu'il opère dans les dossiers ne constitue que la première étape pour que le miracle soit authentifié. En effet, le dossier est ensuite examiné par une commission de médecins qui, si elle le juge suffisamment intéressant, avertit l'évêque de son diocèse. Dès lors, et c'est une troisième étape décisive, une fois accepté par le bureau médical, le dossier est entre les mains du comité médical international de Lourdes, où des spécialistes de nombreuses disciplines sont présents. Un spécialiste de la pathologie considérée se penche sur le dossier en profondeur avant de soumettre à la commission, par un vote majoritaire, la poursuite de son étude. La recherche initiale peut prendre plusieurs années. Le dossier qui est constitué est donc solide d'un point de vue scientifique. Il s'agit prioritairement de voir si cette guérison, supposée miraculeuse, ne peut pas s'expliquer par les voies normales de la science, ce qui nécessite de se familiariser avec les recherches les plus pointues dans le domaine.

    Une dernière commission étudie enfin, avant de rendre officiel le caractère miraculeux de la guérison, le contexte religieux de la rémission. Il s'agit de voir si la personne s'est bien rendue à Lourdes dans une démarche de foi sincère qui pourrait éclairer ladite guérison.

    Les critères que retient cette commission de médecins pour donner un avis favorable aux guérisons inexpliquées sont très sévères : la maladie doit être avérée et très grave avec un pronostic fatal, elle doit être organique ou lésionnelle (ce qui exclut les psychopathologies même les plus graves), et un traitement ne doit pas avoir été à l'origine de la guérison (ce qui exclut les guérisons de cancers, car la plupart font l'objet d'un traitement, même si celui-ci paraît inefficace), laquelle doit être soudaine et durable.


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  • Les Ovnis constitueraient-ils une nouvelle forme de religion? Voici une question qui revient assez souvent de nos jours. Cela a pour conséquence d'assimiler les passionnés d'ufologie à des croyants ou des simples d'esprit. Réduire l'ufologie à un mouvement sectaire basé sur une simple croyance montre une méconnaissance certaine de la réalité. Peut-on sincèrement affirmer que l'explication ou l'existence des OVNIS résultent de la simple croyance? Qu'il n'y aurait pas de faits historiques irréfutables?

    "La croyance est le fait de tenir quelque chose pour vrai, et ceci indépendamment des preuves éventuelles de son existence, réalité, ou possibilité. Par métonymie, le terme désigne aussi l'objet de cette croyance. Le concept philosophique de croyance fait partie de la théorie de la connaissance. Les croyances (religion ou autres) sont aussi un objet d'étude de l'anthropologie culturelle. On associe quelquefois ce terme à celui de superstition.Pour désigner une croyance erronée, on parle quelquefois de mythe."

    D'une part, il y a un certain nombre de faits irréfutables et de constats logiques et rationnels. Il ne s'agit pas d'une croyance. La différence avec la religion c'est que le phénomène est prouvé (détection radar).  A partir du moment ou un pilote voit un engin manufacturé, piloté par une intelligence qui réalise des performances extraordinaires et qui est détecté sur son radar on ne peut arriver qu'a la conclusion qu'il s'agit d'un objet matériel sans pour cela faire appel à des croyances.

    D'autre part, on trouve également ce genre de déclaration: "Dieu et les ovnis c'est la même chose chacun est libre d'y croire" Ceux qui sont à l'origine de celle-ci n'imaginent peut être pas qu'ils viennent de mettre le doigt sur un point extrêmement sensible. En effet, il se pourrait que le phénomène ovni soit à l'origine des croyances en des "dieux venus du ciel". Certains éléments montrent en effet que les observations d'ovnis étaient courantes dans l'antiquité. Il se peut donc, même si c'est une hypothèse qui demande investigation, que des manifestations d'ovnis soient à l'origine de certaines religions et légendes. Pour les hommes de l'époque, tout phénomène céleste était associé à des manifestations de dieux ou d'êtres surnaturels. Par exemple en Afrique,  les phénomènes lumineux et les rencontres avec des entités sont attribués aux djinns. Il se peut donc que dans les textes sacrés nous ayons affaire à des témoignages sous une autre forme.

    « Il n'y a pas, il n'y a jamais eu la science d'une part, et les mythes de l'autre. La part de savoir pertinent, dans un mythe donné, une tradition millénaire, une pensée sauvage, est probablement aussi grande que la part de mythologie qu'enveloppe avec elle une science donnée. Nous en savons quelque chose, nous autres Occidentaux, gorgés de science depuis des millénaires, et encombrés de toutes parts des farces et attrapes glissées sous ce vocable. »

    La croyance se manifeste tout d'abord dans les expressions du type: "j’y crois, j’y crois pas" qui n’ont d'ailleurs strictement aucun intérêt. Basons-nous s’il vous plaît sur des faits, des éléments de preuve et non sur des croyances. Il faut que votre opinion soit justifiée et logique. Il est complètement immoral de dire "les ovnis sont des inventions et les témoins des fous crédules" en se basant sur la norme de la société et non sur une réflexion personnelle sur le sujet. "Croire est le contraire de savoir. Si je crois, je ne sais pas. Si je sais, je ne crois pas".  Cela renforce l'idée que si l'on pense que les ovnis sont réel on doit forcément être dans une forme de croyance. Or il n'en est rien on peut affirmer sa conviction de l'existence des ovnis sans croire. Il y a bien un phénomène. Il ne s'agit donc pas de croire puisque le phénomène est là, bien réel. On constate mais on ne croit pas. Donc il faut faire trés attention dans les formulations et dans la façon de présenter les choses.

    On entend dire souvent que l'ufologie est une pseudoscience, que l'ovni est une forme de croyance, d'irrationnel. A l'examen, les arguments des “ sceptiques ” sont au moins aussi faibles que ceux qu'ils attribuent aux naïfs. Ils réservent en effet aux soucoupes des arguments qu'ils n'utilisent pas pour les faits scientifiques “ normaux ”. Finalement, ce sont eux les naïfs. Ils veulent passer pour des gens sérieux qui ne croient pas aux ovnis. Mais ils croient dur comme fer qu'il existe des naïfs qui croient aux ovnis. S'il y a bien une bizarrerie, c'est celle-là. Et les sceptiques demandent souvent au sociologue d'expliquer ces croyances et leurs raisons profondes. Mais s'il y a une chose que la sociologie nous enseigne depuis peu, c'est de ne pas croire en la croyance. Je m'explique : l'hypothèse selon laquelle les témoins et les passionnés d'ovnis ne se comportent pas comme des esprits rationnels, l'hypothèse selon laquelle il y aurait une profonde différence entre ceux qui examinent les faits sans se laisser influencer par leurs croyances et ceux qui sont incapables d'une telle maîtrise épistémologique et méthodologique, l'hypothèse selon laquelle les témoins et les amateurs de soucoupes sont des naïfs à l'esprit influençable, cette hypothèse, pour séduisante qu'elle puisse paraître au premier abord, ne fournit pas, finalement, une explication très performante.

    le chercheur qui procède ainsi “ utilise alors le type de technique rhétorique par rapport à laquelle la science est censée se démarquer: utiliser le pouvoir des mots pour occulter une difficulté, pour faire taire un problème ” Ensuite, parce que des études toujours plus nombreuses en histoire et en sociologie des sciences, malheureusement inconnues en dehors de quelques cercles de spécialistes, permettent d'établir qu'il n'y a pas d'un côté des gens sérieux et de l'autre des naïfs, qu'il n'y a pas d'un côté du savoir et de l'autre de la croyance. Il n'y a pas de différences profondes entre la pensée des scientifiques et celle des amateurs de soucoupes ou de paranormal. Ce résultat, qui a des implications importantes en sociologie, a aussi des implications pratiques sur la façon dont on traite les énoncés dans le cadre des débats et notamment la différence de traitement que l'on réserve aux amateurs d'ovnis par rapport aux scientifiques qui étudient la vie extraterrestre.

    En fin de compte, répétons-le, la seule bizarrerie c'est l'idée que les autres croient. Parler de naïfs à propos des ufologues ou des témoins d'ovnis revient à entériner un modèle aujourd'hui largement battu en brèche de la culture scientifique selon lequel le public n'est bon qu'à apprendre, de gré ou de force, et non à discuter la connaissance scientifique. Pendant deux siècles au moins on a envisagé que le savoir allait du haut vers le bas, des savants vers le peuple. Le peuple devait apprendre. Lorsque des énigmes comme le magnétisme animal, les phénomènes spirites ou les soucoupes volantes se produisaient, on invoquait l'irrationalité, on nommait éventuellement une commission scientifique dont les conclusions étaient invariablement les mêmes : il n'y a rien et ça ne fait nullement avancer la science d'étudier de tels phénomènes.

    Les savants ont du public et de son prétendu “ émerveillement face aux soucoupes ” des idées très naïves, au moins autant que celles qu'ils attribuent à ce public sur les soucoupes. Aujourd'hui d'autres modèles que celui de la science savante et de la nécessité de sa vulgarisation pour contrer le “ besoin de merveilleux ” d'un public naïf ont apparu[14]. Aujourd'hui le savoir est négocié et non plus seulement ingurgité de gré ou de force. Aujourd'hui on ne peut plus se contenter de séparer la connaissance et la croyance, la science et la superstition. Les ethnopharmacologues étudient les remèdes des chamans, l'hypnose n'est plus une science occulte et l'on commence (oh, encore si peu !) à écouter les malades sur leur lit d’hôpital. Quand un non-savant s'exprime, on commence à envisager de l'écouter et on l'invite, parfois, à la table des négociations (ce n'est pas toujours de gaieté de cœur et il faut se battre pour obtenir un tel droit de parole). Les soucoupes nous offrent une formidable opportunité de suivre comment cette négociation s'opère, comment certains négocient le droit à produire des faits et de la connaissance face à des experts qui ne peuvent plus se contenter d'échappatoires en invoquant le manque de culture scientifique ou la superstition. Ce qui s'est généralisé avec les Verts, Act Up ou le Généton, on le trouvait dès les années cinquante dans les clubs soucoupistes : cette volonté de la part d'amateurs de discuter les contenus des savoirs scientifiques. “ Nous avons un problème ; nous voulons qu'il soit pris au sérieux et nous ne voulons pas être exclus du débat à si peu de frais ”, clament tous ces acteurs. Or, si l'on accepte que les savoirs sont discutables et négociables, il faut renverser le sens de la critique : c'est le savant dont les idées doivent être discutées. La question n'est plus : pourquoi voit-on des soucoupes ? Mais bien : pourquoi les scientifiques n'en voient-ils pas ?

    Si les amateurs voient des choses que les scientifiques ne voient pas, on suppose que c'est parce qu'ils ont à la fois quelque chose en moins par rapport à ces scientifiques (la méthode) et quelque chose en plus (la pensée magique, le besoin de merveilleux). Un fossé infranchissable est censé courir entre l'esprit rationnel des scientifiques et l'esprit irrationnel des témoins. Bref, on est en droit de se demander si les ovnis ne mériteraient pas moins une étude scientifique qu’une étude sociologique. Les amateurs d'ovnis sont ici victimes du discours classique sur les pseudosciences. Il y aurait deux formes de pensée radicalement différentes. D'un côté, la pensée droite de la science, de l'autre le chemin tortueux de l'irrationnel. D'un côté le scientifique observant la nature sans préjugés, de l'autre l'amateur de soucoupes qui en voit partout au mépris des faits. Mais il n'y a pas plus d'irrationnel que de pensée magique ou de superstitions. Les anthropologues et les sociologues auxquels on demande toujours d'expliquer pourquoi il y a tant de différences entre les esprits rationnels et les esprits irrationnels, entre les scientifiques et les “ para-scientifiques ”, ne peuvent que répondre qu'ils ne comprennent pas ce que ce partage recouvre.

    D'après certains "esprits forts", les gens seraient incapables de reconnaître la Lune, un ballon-sonde, Vénus, voire des avions. L'astrophysicien André Brahic résume une opinion répandue lorsqu'il affirme que “ si l'on en croit certains rapports, tout se passe comme si les extraterrestres ne se montraient qu'à ceux qui n'ont aucune culture scientifique. ” C'est totalement faux. Proposons à André Brahic l'expérience suivante : demander à des personnes prises au hasard de dessiner un ballon-sonde, la lune, Vénus etc, ou de les reconnaître sur photo. Résultat : très peu de gens se trompent. Ils ne savent pas forcément tous dessiner mais ils savent tous à quoi ressemblent ces objets. Ce qu'ils ne peuvent parfois pas reconnaître, et qui est à l'origine des observations de pseudo-ovnis, ce sont ces mêmes objets dans des conditions d'observation directe. En effet, le problème n'est pas l'incapacité des gens à reconnaître ces objets ou leur ignorance dans le domaine technologique et scientifique, mais bien qu'ils ne connaissent — comme nous tous, à quelques exceptions près — ces objets que par les livres ou la télévision et que ces objets se présentent très différemment selon qu'on les voit dans un livre ou qu'on les observe dans le ciel.

    Lorsqu'on ne nous l’a pas appris, il n'y a absolument aucun moyen de faire le lien entre un objet vu et le même objet lu. C'est même le contraire qui serait étonnant. Non seulement le même phénomène se présente sous des aspects complètement différents mais en plus les conditions de perception ne sont absolument pas identiques. Lire un article illustré sur les satellites chez soi, confortablement installé, et observer un phénomène céleste auquel on n’est pas préparé dans un lieu étranger sont deux choses bien distinctes. Il suffit de décrire le travail nécessaire à un astronome amateur pour apprendre à se repérer dans le ciel, les outils qu'il est obligé d'utiliser pour ne pas être perdu face à la voûte céleste, pour comprendre que lorsqu'on n'a pas ces outils on est facilement ébloui. Les astronomes amateurs observent dans des conditions tout à fait particulières, après s'être préparés, aidés par des outils qui cadrent leurs perceptions. Quant aux astronomes professionnels, ils n'observent pas le ciel mais des traces transmises par des instruments.

    Bref, il n'y a pas besoin de psychologie pour comprendre que les gens confondent parfois la Lune avec une soucoupe. Il suffit simplement de comprendre comment leur culture scientifique a été construite. Or, de nos jours, la culture scientifique est une culture livresque qui n'est pas censée aider à construire une position d'observateur.

    En définitive, ce qui apparaît comme aberrant n'est pas la prétendue inculture scientifique des témoins d'ovnis mais, plutôt, cette absence de réflexion de la part des sceptiques qui voient de l'irrationnel là où il n'y a rien d’autre que la conséquence de la manière dont la culture scientifique est produite et diffusée. Les gens ne sont pas ignares, ils sont au contraire sur cultivés. Par contre, la culture scientifique ne prévoit pas les situations où l'on pourrait être amené à voir, ailleurs que dans des livres ou sur un écran, ces objets produits par la science et la technique.

    Il apparaît donc qu’il n’y a pas lieu d’opposer la croyance des témoins au savoir des scientifiques. Il n'y a qu'une opposition entre des objets théoriques et des objets perçus, entre des personnes qui ont les moyens de relier les deux catégories et d'autres qui n'ont pas ces moyens. Il s'agit d'une différence d'éducation scientifique tout à fait locale, en aucun cas d'une divergence de pensée ou de mentalité.


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